Il y a un véritable intérêt commun

 

 

 

Robert Martin, «Monsieur Fusion» du projet de musée unique, détaille les raisons pour lesquelles ce regroupement se passe pour l’instant aussi bien.

Réunir trois musées, avec chacun leur histoire et leur sensibilité, n’est pas une fusion anodine. Le Balcon du Jura s’est cependant engagé dans cette voie et… surprise, tout se passe bien! Robert Martin, président du comité de pilotage de ce «Musée unique», a accepté de détailler le pourquoi de cette réussite, tout en restant prudent.

Comment est-ce possible que tout se passe aussi sereinement?

Il y a plusieurs réponses à votre question… Je dirais déjà que le mérite en revient à Franklin Thévenaz (ndlr: ancien syndic de Sainte-Croix malheureusement décédé il y a moins d’un an), qui très tôt a compris les enjeux.

Quels sont-ils?

Le premier risque résidait dans un départ de la collection Baud de la région. Il y a aussi le fait que le Musée des Arts et Sciences doit repenser son avenir. Et puis la Fondation du CIMA est elle aussi dans une phase, après 40 ans, où elle doit trouver un nouveau souffle, prendre un nouveau départ. Les trois musées ont donc un intérêt commun, le timing n’est pas mauvais, si j’ose dire.

De là à ce que tout roule aussi bien…

Il y a clairement un intérêt commun et le mérite en revient à ceux qui ont initié ce projet, lequel a su fédérer la population. De là à dire qu’il s’agit d’un long fleuve tranquille, comme vous le suggérez… je n’irais pas jusque-là. Mais je crois, pour aller dans votre sens, que nous sommes tous conscients des atouts de cette région. Tout ce savoir-faire, toute cette histoire, tout ce patrimoine, représentent quelque chose d’assez unique. Ce qui me ravit, c’est que quand on en parle à l’extérieur, on sent un enthousiasme.

Y-a-t-il eu des réticences, quand même?

Inévitablement, même s’il y a un intérêt commun. Pour le MAS, accepter de perdre son identité n’allait pas de soi. Pour le CIMA, c’est une remise en question aussi, des locaux qui vont être transformés, ce n’est pas anodin. Et pour un citoyen de L’Auberson comme moi, voir partir la collection Baud de l’autre côté du col, c’est quelque chose qui ne va pas de soi non plus. Tout ceci crée inévitablement des tensions intérieures qui peuvent des fois se manifester… mais globalement, tout le monde a très rapidement compris qu’il en allait du bien de la région et de son rayonnement.

Concrètement?

Pour se profiler, il faut être à la pointe. Les circonstances font qu’actuellement il y a une candidature au Patrimoine immatériel de l’UNESCO concernant le savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art. Cela donne de l’intérêt à cette fusion et c’est l’occasion de montrer toute l’histoire et tout le savoir-faire de cette région.

Une des forces de votre projet n’est-elle pas une communication ouverte, à l’image de ce que vous avez fait lundi soir en vous rendant à l’assemblée générale du MAS?

Pour être honnête, nous avons peu communiqué durant toute la phase de gestation et de planification. On se disait qu’il ne servait à rien de lasser les gens. Mais nous avons eu quelques actes majeurs qui nous ont poussé à communiquer, comme la mise à l’enquête et la demande du permis de construire. Récemment, la Fondation UBS pour la culture nous a remis un chèque de 100 000 francs. On a donc eu des bonnes nouvelles à communiquer. Maintenant nous sommes dans la phase de présentation du dossier aux autorités cantonales. Il est important que nous montrions notre enthousiasme par rapport à ce projet.

Qu’est-ce qui pourrait désormais empêcher le Musée unique de voir le jour en 2022?

Ce serait que tout à coup le solde qui nous manque, on ne le trouve pas. Mais à ce moment-là, il faudrait rechercher une solution. L’idée est là, elle est portée. Plus de 70% du projet est financé.

En chiffres?

Nous avons besoin de 9,6 millions. Et aujourd’hui, on en a déjà trouvé plus de sept.

Tim Guillemin, 20 septembre 2020

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