Le regroupement des trois musées locaux est entré dans une nouvelle phase et a trouvé son nouveau nom, tout en sobriété : « le musée ».
« Il y a quelques mois encore, certains n’y croyaient plus, mais nous y sommes ! » En une phrase, le syndic 2de Sainte-Croix Cédric Roten a bien résumé toutes les difficultés qui ont entouré le projet de regroupement des collections des trois musées de la commune. L’objectif : réunir sous un même toit les œuvres du musée Baud, du musée des Arts et Sciences et du Centre international de la Mécanique d’Art (CIMA). Un véritable serpent de mer à Sainte-Croix, initié il y a pratiquement dix ans par le regretté Franklin Thévenaz.
Après de nombreuses péripéties, le projet du «Musée Unique », comme il a souvent été appelé, entre désormais dans une nouvelle phase. «On arrive dans la réalisation du projet, se réjouit Robert Martin, président du comité de pilotage. J’en suis vraiment ému, et je suis surtout très reconnaissant envers ceux qui nous ont soutenus. » Le nouveau musée, qui prendra ses quartiers dans le bâtiment du CIMA, devrait ouvrir en 2024.
La cérémonie symbolique de la première pierre, qui s’est déroulée vendredi dernier, était aussi l’occasion pour le comité de pilotage de dévoiler le nom de la nouvelle entité culturelle. Sobrement, c’est le nom « le musée » qui a été choisi. Une appellation qui fait partie d’une sorte de marque plus vaste propre à la région, «Patrimoine et mécanique d’art ». Ainsi, les visiteurs sauront toujours ce qu’abritent les murs du musée.
«C’est une renaissance, mais dans la continuité. On sent encore l’âme des ouvriers à l’intérieur du bâtiment. » Pascal Broulis, conseiller d’Etat
Des murs que le ministre vaudois des finances, Pascal Broulis, connait bien. «Quand j’étais enfant, je passais ici, donc c’est clairement un moment particulier pour moi, assure l’enfant de Sainte-Croix, qui quittera le Conseil d’Etat dans deux semaines. À l’époque, ce lieu abritait un atelier. Cette reconversion en musée, c’est une renaissance, mais dans la continuité. On sent encore l’âme des ouvriers à l’intérieur. »
Pour le Sainte-Crix, véritable soutien du comité de pilotage tout au long du projet, le franchissement de ce nouveau palier ne doit pas laisser croire que tout est déjà terminé pour autant. « Le musée n’est pas encore achevé, attention. Mais cette étape quittance la maturité du projet et servira de base pour construire la suite. Ce n’est pas terminé, mais on voit le bout du tunnel. »
Pascal Broulis peut se rassurer, ce n’est en tout cas pas Robert Martin qui va crier victoire trop vite: « La partie la plus difficile, réunir les fonds minimum, est certes derrière nous. Mais la phase dans laquelle nous nous trouvons actuellement est très délicate. Il s’agira de continuer à travailler très sérieusement. » Ça tombe bien, si le comité de pilotage cherche des exemples de travail méticuleux, il n’a qu’à regarder dans les collections des musées de la commune.
Textes : Massimo Greco
Photos: Michel Duperrex