Texte: P. Leuba
Photos: D. Corminboeuf
Le mystère autour du nom choisi pour le nouveau pôle muséal de Sainte-Croix a été levé vendredi soir, devant un parterre d’invités.IL s’appellera « Le Musée » et sera assorti d’un sous-titre explicite : « Patrimoine et Mécanique d’art ».
Au moment de prendre la parole pour saluer les invités, on sentait poindre l’émotion dans la voix de Robert Martin, président du Comité de pilotage. « Oui c’est vrai que je suis ému. Et aussi reconnaissant pour l’immense travail réalisé par les bénévoles, pour l’écoute attentive rencontrée auprès du Canton et de la Commune, ainsi que pour la générosité de tous les mécènes. Ce soir nous posons symboliquement la première pierre de ce lieu unique qui va permettre aux trois musées de notre région de cheminer désormais ensemble », a souligné celui qui, grâce à ses connaissances pointues du monde de la finance, a contribué à une avancée majeure dans la réunion des presque 10 millions de francs nécessaires à la réalisation de ce projet d’envergure. Les savoir-faire en mécanique d’art et en mécanique horlogère ont obtenu une reconnaissance mondiale le 16 décembre 2020 grâce à leur inscription par l’Unesco au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Une reconnaissance qui, comme l’a souligné le conseiller d’État Pascal Broulis, a permis d’ouvrir des portes supplémentaires. Car de l’idée à la concrétisation, la route a été longue.
Premières réflexions en 2013
«Ce projet a été mûrement réfléchi. Il est le fruit d’un financement et d’un partenariat exemplaire public/privé. Ce qui pour certains était une belle utopie est maintenant entré officielle- ment dans la phase de réalisation » s’est réjoui le syndic de Ste-Croix, Cédric Roten. Il a eu une pensée particulière pour son prédécesseur, feu Franklin Thévenaz, qui le premier avait lancé la réflexion quant à l’avenir et à l’unification des musées de la région.« Réunir sous un même toit, dans des espaces complétement repensés, des collections exceptionnelles et un savoir-faire exclusif, voilà un pro- gramme ambitieux, a abondé Cesla Amarelle, conseillère d’État en charge de la culture. Cette nouvelle institution va porter la mémoire culturelle, historique, industrielle et musicale de Sainte-Croix ». Elle n’a pas manqué de féliciter la Commune de Ste-Croix pour son engagement, de même que le Copil qui, en pleine pandémie, a réussi à lever des fonds et à lancer le projet avec énergie et enthousiasme. A l’issue des discours, les convives ont été invités à se déplacer devant le bâtiment, pour découvrir le nom du nouveau musée unique «Le Musée» affiché en grand sur les façades. «Ça n’a pas été facile de choisir un nom», avoue Robert Martin. Les Ste-Crix auront encore deux ans pour s’approprier cette nouvelle identité, avant la réouverture prévue à l’horizon 2024.
Les travaux ont démarré
Après deux mois de travail de la part des bénévoles pour emballer et déménager les collections du CIMA, les travaux de démontage et de démolition ont pu débuter lundi déjà. Outre l’abattage de cloisons, le démontage des escaliers et des conduites, il faudra procéder au désamiantage du bâtiment. Une tâche très protocolée, confiée à des spécialistes travaillant en confinement, explique M. Réjou architecte et directeur des travaux pour le bureau éo architectes à Lausanne, en charge du projet.
Une fois la démolition terminée, soit à partir de début août, les travaux du gros œuvre pourront débuter. Les difficultés d’approvisionnement et la hausse des prix dans le secteur du bâtiment vont représenter un nouveau défi pour le Copil. Il s’agira de trouver des compromis afin de tenir le budget et les délais. Raison pour laquelle la date de réouverture a été repoussée à 2024.
Le nouveau musée créera des synergies entre les différents acteurs de la Mécanique d’art, les entreprises et la formation professionnelle, selon Cesla Amarelle, conseillère d’État en charge de la culture.
Robert Martin a relevé que chacun des trois musées a dû accepter de tourner la page de sa propre histoire pour rendre possible une fusion.