Sainte-Croix veut jouer les banquiers pour son futur musée

La Municipalité propose d’ouvrir un ligne de crédit dans son bilan pour permettre le démarrage du chantier à 9,8 millions.

La Commune de Sainte-Croix envisage de jouer les banquiers pour les très beaux yeux de son savoir-faire industriel. Le Conseil communal se prononcera le 22 mars sur une opération financière visant à débloquer la situation dans laquelle se trouve l’ambitieux projet de Musée unique pour la mécanique d’art, tradition séculaire qui vient de faire son entrée au Patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.

Le projet, lancé en 2014, veut réunir à Sainte-Croix dans un même écrin moderne les collections du Musée Baud de L’Auberson, du Musée des arts et sciences et du Centre international de la mécanique d’art (CIMA). L’enveloppe globale se monte à 9,86 millions, ainsi que l’a rappelé le «Journal de Sainte-Croix» vendredi.

Détonateur communal

Fin janvier, le comité de pilotage avait réuni 7,17 millions, soit les 72,7%, issus de fonds privés et d’une part communale. Des demandes sont pendantes auprès du Canton et de la Confédération. Leurs réponses détermineront la position de plusieurs donateurs potentiels. Faute de financement complet, le projet ne peut pas aller de l’avant et lancer sa troisième étape. Celle de sa concrétisation via la transformation des locaux actuels du CIMA.

Les autorités politiques peuvent agir comme détonateur en donnant du temps au comité de pilotage pour trouver l’argent qui fait encore défaut sans retarder le calendrier, qui prévoit une ouverture pour 2022.

Pour cela, la Municipalité propose à l’organe délibérant de combler la brèche en ouvrant dans le bilan communal une ligne de crédit d’un montant maximal de 2,69 millions. Une somme qui bénéficiera d’un taux d’intérêt à 0% et qui sera consolidée par la Fondation du CIMA à l’issue des travaux en fonction du décompte final et des aides reçues. «C’est un signal fort, envoyé par la Municipalité in corpore, pour pouvoir lancer cette troisième étape et ainsi donner la reconnaissance qu’elles méritent aux 35 personnes qui ont consacré plus de 5000 heures de travail à ce dossier», explique le syndic Cédric Roten.

En cas d’acceptation par le Conseil, l’opération sera finalisée par une convention de partenariat unissant la Commune à la fondation. À noter que ce document prévoit aussi une aide financière directe pour l’exploitation du futur musée: soit un versement annuel communal de 175’000 francs, de 2023 à 2026. «Cet engagement supplémentaire est une condition sine qua non pour l’obtention de l’aide fédérale sollicitée par la fondation», conclut Cédric Roten.

24 Heures, Frédéric Ravussin, 05.03.2021

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