Sainte-Croix. Trois mois après l’obtention des fonds pour le rachat de la collection du Musée Baud, le Conseil a validé le crédit d’étude pour cet ambitieux projet.
Quels seront les contours du musée unique de Sainte-Croix? Le public et les élus devront patienter jusqu’en juin pour découvrir précisément – mais sur le papier seulement – le visage de cette institution qui regroupera les différentes pièces du Musée Baud, du CIMA (Centre international de la mécanique d’art) et du MAS (Musée des arts et sciences). C’est ce qu’a annoncé Olivier Guignard, le municipal en charge du projet, lundi soir lors de la séance du Conseil communal. Une soirée au cours de laquelle les élus ont accepté, à la quasi-unanimité (49 oui et 1 abstention), un crédit de 620’000 francs destiné à financer les phases d’étude de projet, de mise à l’enquête et d’appels d’offres pour la réalisation des modifications à apporter au bâtiment, ainsi que pour la muséographie. La future institution sera installée dans le bâtiment actuellement occupé par le CIMA, à la rue de l’Industrie.
«C’est réjouissant de constater qu’un tel projet fédère au-delà des clivages politiques», se réjouit Séverine Gueissaz, membre du conseil de fondation du CIMA. Cet aval obtenu de l’organe délibérant est la troisième étape du projet, après la désignation en juin dernier du bureau LVPH comme lauréat du concours d’architecture lancé par la Commune et l’annonce en décembre que les 2 millions nécessaires au rachat de la collection Baud avaient été trouvés.
«On aimerait savoir comment va s’élaborer la muséographie de ce futur pôle», a demandé avant le vote le socialiste Hugues Gander. Le rapport de commission avait déjà levé une partie du voile. Chacune des trois collections ne se verra ainsi pas attribuer son propre étage, comme pressenti un temps. «Néanmoins, une «salle Baud» sera créée. Elle sera installée au rez-de-chaussée pour des raisons logistiques, puisqu’elle abritera des orchestrions d’un certain poids», précise Séverine Gueissaz. Sinon, le concept retenu fait apparaître des salles thématiques fermées (mais accessibles avec un guide) et un parcours libre. Cette balade emmènera ainsi le visiteur vers des dépôts pour le moins particuliers, les architectes ayant prévu de les intégrer dans les cloisons des différents espaces du futur musée. Les pièces seront ainsi stockées tout en restant à la vue du public. Cette idée relativement novatrice permet d’éviter l’agrandissement du bâtiment. «Nous pouvons ainsi ramener autour de 4,5 millions de francs le coût des travaux de réunification des trois musées, d’abord estimé à 7 millions, sans compter le rachat de la collection Baud», a souligné le PLR Philippe Gueissaz, rapporteur de la commission chargée d’étudier le préavis.
À propos de financement, la recherche des fonds nécessaires à la réalisation du projet va bon train. Et les signaux sont plutôt positifs. «Même ceux qui nous reviennent de la Confédération par le biais de personnes du Canton ayant des contacts à Berne», précise Philippe Gueissaz.
Par Frédéric Ravussin / 24 heures / 26.03.2019